Travaillant au sein d’un cabinet partagé où l’orthophonie est majoritairement représentée, il n’est pas rare que je reçoive des familles se questionnant sur l’apparition et le développement du langage chez leur enfant. Souvent, l’apparition des premiers mots se fait tardive et la famille s’inquiète d’un potentiel retard. Parfois au contraire, on suspecte une certaine précocité.

1. Le développement du langage

Voici donc quelques repères auxquels se référer. Attention toutefois à respecter le rythme de chaque enfant : tout le monde n’a pas la même compréhension, la même vitesse de traitement de l’information et les mêmes capacités à se faire confiance.

De 3 à 6 mois : C’est le gazouillage. Bébé fait des sons, il « gazouille ». Il commence à imiter les adultes qu’il entend autour du lui, c’est donc important que les parents parlent au petit et répondent à ses sollicitations orales.

De 7 à 10 mois : C’est le babillage. Le bébé comprend ce qu’on lui dit avec une reconnaissance de certains mots. L’intonation est importante pour lui, c’est en partie avec l’émotion transmise que le petit comprend ce qu’on lui dit. Les parents, pour favoriser le plaisir du petit à parler, peuvent répondre à ses sollicitations ou lui poser des questions.

De 12 à 18 mois

C’est l’apparition des premiers mots, des mots simples et non associés. Pour accompagner l’enfant, on peut lui lire des histoires afin d’enrichir son vocabulaire en lui faisant découvrir de nouveaux termes.

De 18 à 24 mois

Ce sont les « phrases-mots » où l’association de deux mots pour donner du sens et exprimer une émotion plus complexe.

Le rôle du parent est de reformuler les histoires ou de créer des scenari au travers du jeu.

Entre 2 et 3 ans, la syntaxe se met en place, des phrases de quelques mots se forment avec l’intégration de la structure sujet-verbe-complément. Il est nécessaire de reprendre l’enfant quand il fait des fautes afin que la grammaire se mette petit à petit en place également.

2. Les troubles du langage

Alors que faire quand mon enfant ne parle pas ou peu ?

D’abord il faut se poser des questions quant au bon fonctionnement de l’appareil de l’appareil auditif : un enfant qui n’entend pas les sons aura de grandes difficultés à répéter les phonèmes. A l’aide d’un spécialiste ORL explorer l’absence d’un trouble de l’audition, diagnostic pouvant expliquer un retard de langage. Il est également nécessaire d’explorer le fonctionnement cognitif afin de s’assurer que l’enfant n’a pas de retard intellectuel freinant l’acquisition des compétences langagières.

Après s’être assuré que l’enfant ne présentait pas de troubles ORL ou de retard de compréhension, et si l’enfant a au-delà de 4 ans, on peut se poser la question d’un trouble du développement du langage. Avant 4 ans, on peut considérer que l’enfant a un rythme plus lent de communication mais il est probable qu’il se mette à parler correctement d’emblée lorsqu’il en aura envie.

Qu’est ce qu’un trouble de développement du langage ?

La dysphasie où trouble de développement du langage, est un trouble sévère et durable du langage qui perdure à l’âge adulte. Ce trouble peut néanmoins évoluer et s’amenuiser au cours du temps avec une rééducation, en partie orthophoniste. Les garçons sont plus sujets à ce trouble qui peut être associé à d’autres troubles « dys » (dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, …) ou à un trouble déficitaire de l’attention (TDA/H).

La dysphasie amène des difficultés à communiquer et sur le plan psychologique l’enfant peut éprouver de la frustration qui entraine des problèmes de comportement, de l’isolement ou une baisse de confiance en soi.

Au niveau scolaire, des difficultés peuvent également apparaître car l’enseignement est pyramidal : les connaissances précédentes servent l’acquisition des nouvelles. Or, l’essentiel de l’enseignement est à prédominance verbale (peu de consignes en pictogramme par exemple). Ainsi l’enfant qui aura du retard au début de sa scolarité risque des lacunes à chaque nouvel apprentissage.

Conclusion :

L’orthophonie permet un accompagnement dans la découverte, la compréhension et la reproduction des phonèmes du langage oral. Faire un bilan est donc fortement recommandé en cas de retard ou de manque d’apparition du langage. Il existe plusieurs centres référents comme le Kremlin-Bicêtre à Paris, qui prennent en charge ce type de troubles.